Mar 28, 2023
Avec Olivia Zarcate, nous co-créons avec plaisir des ateliers mensuels de Danse libre & Yoga Nidra depuis novembre 2021 au rythme des saisons.
Le Yoga Nidra est une pratique de méditation guidée, allongée. C’est une invitation à honorer le repos et les moments d’immobilité dans nos vies : accueillir le ressourcement, le rêve, permettre au corps de digérer nos vies trépidantes et de nous régénérer en profondeur. Comme une sieste aux super-pouvoirs.
A la fin du Nidra, un temps d’écriture s’ouvre pour collecter les pépites de la pratique ou laisser libre cours à ce qui émerge.
Après la pause, la Danse libre nous invite à explorer le mouvement spontané du corps et à nous exprimer tel/les que nous sommes, en connexion avec nos corps et ce qui nous habite, nous traverse.
Olivia guide une vague à la voix et nous permet de nous abandonner à la musique, libérer les émotions, plonger dans le mouvement pour se gorger d’énergie…
Deux huiles essentielles, tels des fils d’Ariane, viennent s’entrelacer à nos pratiques, les soutenir, les inspirer et les laisser infuser.
Ces deux pratiques ne nécessitent aucun pré-requis (aucune pratique préalable de yoga, de méditation ou de danse n’est nécessaire) et les ateliers sont ouverts à tous.tes.
Infos pratiques:
Vendredi une fois par mois
Durée : 3 heures : 19h – 22h00 (accueil à partir de 18h45)
Home Yoga, 45 rue de Tourtille, 75020 Paris
Tarif : 45 euros (40€ tarif solidaire sur demande) / maximum 12 participant.e.s
Je réserve ma place en règlant l’atelier (merci d’indiquer la date de l’atelier)
Déroulé d’un atelier:
– Cercle d’ouverture
– Yoga Nidra
– Pause et temps d’écriture
– Danse libre
– Cercle de clôture
Prévoir:
Tenue confortable, Gourde
Châle, chaussettes
Carnet, stylo
Objet soutien (pierre, coquillage…)
Prochaines dates :
16 février et 22 mars 2024
Tarif : 45€
Tarif solidaire : 40€ (sur demande)
Réservation confirmée lors du règlement de l’atelier via ce lien.
Merci de préciser vos noms/prénoms et la date de l’atelier que vous souhaitez réserver lors du règlement.
Juil 21, 2015
Nous vivons dans un monde speed, où l’action et la performance sont encensés et l’intériorité, la lenteur ou les attitudes plus posées au contraire peu valorisées. Notre masculin (que l’on soit homme ou femme) est développé à outrance tandis que notre féminin est parfois enfoui, en sommeil…En toute logique, nous devrions rechercher l’équilibre, harmoniser nos contraires. Pourtant, pour lâcher le stress engendré par ce mode de vie, nous nous tournons en grande majorité vers des activités physiques qui accentuent le mouvement, la rapidité, le faire. En yoga par exemple, on constate que les cours qui ont le plus de succès sont les cours dynamiques et rapides : ashtanga, power, vinyasa flow… Effectivement peut-être qu’en nous poussant toujours plus on finit par lâcher et se rendre, me direz-vous? Certes, mais on sollicite aussi toujours les mêmes parties de nous, de notre corps. Et si d’autres façon de lâcher prise s’offraient à nous? d’autres territoires peut-être moins confortables à explorer, mais d’autant plus enrichissants, complémentaires, qui nous permettent d’accepter et d’intégrer nos différentes facettes?
Suzanne Yates, fondatrice de Well Mother, praticienne et formatrice en shiatsu, spécialement autour de la maternité (période Yin par excellence) a choisi de partager la réflexion de Rosa Lia, sa fille, jeune professeure de yoga et praticienne en massage thaï, qui évoque son exploration du Yin.
« Par un soir de pleine lune, j’étais debout sous un banian dans le sud-est de l’Inde.
Un banian est un arbre qui a l’air de prendre l’air pour la terre : ses racines aériennes pendent de ses branches, certaines sont larges et solides, d’autres fines et en mouvement. C’était un vieil arbre, de plusieurs mètres de large. Le simple fait de me tenir debout à côté me faisait sentir lourde, comme si je m’enfonçais dans la terre – comme s’il me soutenait.
J’ai grimpé en utilisant ses racines pour me hisser. J’ai trouvé une place pour m’asseoir sur une de ses grosses branches et j’ai enlevé mes chaussures, reposant mes pieds sur l’écorce. La pleine lune était lumineuse et magnétique. Vivante et éveillée.
Tout le mois, j’avais étudié le Massage Thai avec un chamane indien adopté par des parents suisses et qui avait grandi en Thaïlande. Il nous avait donné des exercices pour équilibrer nos côtés droits et gauches. Cela commençait par respirer dans nos mains et observer laquelle était la plus lourde. Pour moi, c’était toujours le côté droit le plus lourd.
Dans la tradition indienne, le côté droit est appelé Pingala et le gauche, Ida. En Chine, on parle du Yang et du Yin. Le côté droit représente le masculin, le soleil, la force, le feu, le jour et l’action tandis que le côté gauche est en lien avec le féminin, la lune, la douceur, la terre, la nuit et le repos.
Mon prof de massage m’avait dit que mon côté droit était dominant. J’avais commencé à me demander pourquoi. Et j’ai réalisé que je croyais que le Yang était plus fort, donc meilleur. Je n’arrivais pas à me défaire de l’idée que le Yin était faible, donc moins bien.
Assise dans le banian, j’ai senti sa force. Sa force féminine. Pas la force impétueuse et rapide de la flèche qui pointe vers un but. C’était une force de nature différente. Une force plus tranquille. La force de l’endurance, de l’être, du soutien, de la transformation de la boue en feuilles vertes. Être plutôt que faire.
Dans notre monde, on apprend souvent qu’être fort, c’est prendre le contrôle de sa vie. On nous pousse sans cesse à changer, s’améliorer, être plus actif, poser des objectifs et les atteindre. Et pourtant, tellement d’aspects de notre vie échappent au contrôle. La météo, par exemple. Et que fait l’arbre? Il prend l’eau quand il pleut et les rayons du soleil lorsqu’il brille. Il ne demande rien de plus ; il n’essaie pas d’aller plus loin. Il s’abandonne aux forces de la nature et malgré cette imperturbabilité, ce calme, il vit bien plus longtemps que nous.
Quelques jours plus tard, j’ai parcouru l’Inde en train jusqu’à la côte ouest. J’ai commencé ma formation de prof de yoga par une semaine d’Ashtanga -une pratique Yang, dynamique et plutôt rapide de poses sous forme de séries. A la fin de ces cours, je sentais tout mon corps, mes muscles et les battements de mon coeur. J’avais des rougeurs tout le long de mes bras, comme si mon corps était en train de se détoxiner. Toute l’énergie du groupe était teintée par nos egos, notre désir de compétition, de pousser, d’aller plus loin. Un de nos profs nous a dit “Si c’est ce qui sort, alors faites y face. Rencontrez vos ego sur votre tapis.”
A la fin de la semaine, on était lessivés et le rythme des cours avait un peu ralenti. En fin de journées, nos profs nous initaient au Yin.
Les gens avaient l’air d’adorer ou de détester. D’adorer les postures -profondes et méditatives- d’ouverture des hanches, ou de détester la lenteur, l’ennui, la sensation de ne pas mobiliser ses muscles pour se sentir stable et en sécurité.
Le Yin est plus profong, plus caché. Dans le corps, cela se traduit par les articulations et le tissu conjonctif (ligaments, tendons) plutôt que les muscles. Tenir les poses vous y amène. Cela vous met face à « jusqu’à quel point je peux lâcher prise?, m’abandonner? » Sans parler du fait que nous passons tellement de temps assis (à notre bureau, en voiture, sur notre canapé) que les muscles de notre plancher pelvien sont raccourcis et que les étirer, ouvrir nos hanches…c’est comme ouvrir une porte. Le Yin est caché, secret et doux. Pas surprenant alors qu’ouvrir cette porte puisse aussi ouvrir la porte de nos émotions et parfois libérer nos larmes.
J’ai donc quitté l’Inde avec la sensation d’être pleinement en contact avec mon Yin. Un être humain équilibré.
A peine un mois plus tard, lors d’une retraite au centre de la Sardaigne, je me suis retrouvée en pleine conversation avec une femme originaire de Belgique, qui avait travaillé toute sa vie en tant qu’infirmière. Elle m’a dit que j’était très « feu ». J’ai senti la déception pointer, car j’avais l’impression d’avoir beaucoup travaillé mon Yin et mon ancrage à la Terre. On a fini par parler de la colère. Une qualité Yang. Elle m’a fait voir qu’il n’y avait rien de mal à avoir de la colère.
“On en a besoin. On a besoin de la comprendre et d’utiliser sa force de façon adéquate, mais on en a besoin. On en a besoin pour aimer. Parce que si notre amour n’est que douceur, on ne pourra plus se relever et aimer à nouveau. Ou passer les murs et les défenses de l’autre pour permettre à l’amour d’entrer.”
Constant mouvement de va-et-vient entre le Yin et le Yang. Et il devient évident, même si je ne sais pas toujours bien comment le vivre, que la vraie force n’est ni douce ni dure, mais les deux à la fois. Que nous avons besoin de direction, concentration, but et détermintation Yang et à la fois de l’acceptation, de l’endurance et du lâcher prise Yin. Je suis persuadée que nos corps contiennent plus d’information que des milliers de livres, si nous écoutons, si nous regardons ce qu’ils nous disent en mouvement ou dans l’immobilité. Si nous observons comment cela affecte nos pensées et nos sensations. »
Source : http://www.elephantjournal.com/2015/06/what-is-yin-how-can-it-make-you-stronger/
Photo « Indian Temple » by Rosa Lia
Traduction : Brigitte Rietzler ~ Temesira