Risotto au radicchio & shiitakés

Le risotto, c’est comme les pâtes, on peut les décliner à l’infini selon les goûts et surtout selon les saisons.
J’ai choisi pour celui-ci d’utiliser des champignons shiitaké et de les marier au radicchio, salade d’hiver de la famille des endives.

J’ai découvert le radicchio grâce à mes amis italiens à Barcelone : on était un petit groupe à régulièrement organiser des dîners gourmets et chacun concoctait avec amour une partie du repas. Nos dîners oscillaient entre des « comfort food de toda la vida » autrement dit des incontournables et puis des essais un peu plus créatifs influencés par notre cher Ferran Adria. Nos dîners de Noël étaient de vrais banquets (on évoquera simplement le plat de lasagnes tellement énorme qu’on était obligé d’être à 2 pour le sortir du four). Bref, on s’est régalé pendant de longues années.
C’est comme ça que je me suis retrouvée un de ces soirs nez à nez avec un radicchio, que j’ai plutôt trouvé joli dans sa robe un peu bordeaux.  Mon ami m’annonce qu’il compte le cuire, un peu comme une confidence, et je me souviens de son sourire amusé devant mon incrédulité et ma franchise : « tu vas cuire de la salade ? » Eh oui, et il avait bien raison, parce qu’en plus le radicchio perd un peu de son amertume lorsqu’il est cuit et mélangé à l’onctuosité d’un risotto. En français on le nomme parfois trévise, mais Wikipedia nous dit que c’est pas très correct tout ça, alors restons en V.O. Originaire de la région de Venise, c’est une mine de fibres, vitamines et minéraux.

Petit aparté sur le shiitaké qui fait partie de la pharmacopée chinoise et japonaise depuis des millénaires. C’est un champignon qui a pour propriété de stimuler notre système immunitaire. Il est riche en antioxydants et acides aminées ainsi qu’en sélénium et en cuivre. Il contient également des vitamines du groupe B et a une action bénéfique sur le cholestérol.

Ingrédients pour 4 personnes :
250g de riz carnaroli (ou arborio)
1 cs d’huile d’olive
75cl de bouillon de légumes
85g de radicchio
35g de shiitakés
50g de parmesan
Quelques noisettes
Sel, poivre

Risotto radicchio shiitake hiver immunité healthy

Préparez votre bouillon de légumes en mélangeant 75 cl d’eau bouillante avec un bouillon cube de légumes bio.
Rincez rapidement le riz. Dans une casserole à fond épais ou une cocotte, placez le riz avec une cuillerée à soupe d’huile d’olive à feu moyen et remuez jusqu’à ce que les grains de riz deviennent un peu translucides. Puis petit à petit ajoutez le bouillon. Veillez à ce que le riz n’attache pas et que le bouillon couvre tout juste le riz. Dès que le bouillon est absorbé rajoutez-en.
Pendant ce temps, lavez le radicchio et les shiitakés et coupez-les en fines lamelles. Râpez le parmesan et réservez. Concassez quelques noisettes pour décorer les assiettes.
Lorsque la totalité du bouillon est quasiment absorbée, ajoutez le radicchio et les shiitakés et remuez à feu doux quelques minutes le temps que les champignons cuisent un peu. Puis juste avant de servir ajoutez le parmesan et sur chaque assiette quelques petits éclats de noisettes (sur la photo j’avais aussi mis des cranberries, mais c’est un peu too much !)
Poivrez et salez si besoin (après avoir goûté !)
Servez bien chaud.

Porridge de sarrasin – sans gluten

Le porridge est pour moi un souvenir d’enfance.

Ma mère, à l’époque où elle était étudiante, l’avait rapporté dans ses bagages après une année passée en Angleterre.
Au même titre que la semoule de blé, c’était notre plat unique les soirs où mes parents invitaient des amis à dîner.
Quelques raisins secs, ou du miel et un peu de lait froid, sobre et minimaliste. Rien à voir avec les bols débordants colorés et hyper-gourmands qui défilent sur Instagram aujourd’hui.
Et pourtant, malgré cette simplicité, c’était un petit bol tout doux et savoureux qui se mangeait facilement et avait paradoxalement le gout des soirées chaleureuses mêlé à l’excitation des jours de fête.
Ajoutons à cela que mon père nous vantait son pouvoir nutritif hors-pair : un bol au petit-déjeuner nous garantissait des victoires au lancer de tronc en Écosse. Même si j’étais souvent en kilt pendant mon enfance, je me voyais mal troquer mes stylos contre un « caber » et annoncer à mon institutrice que je migrais dans les Highlands en mode compétition! Mais j’aimais bien l’idée d’être une fille et me sentir investie d’une certaine puissance.

Revisiter le porridge, c’est un peu comme magnifier la madeleine de mon enfance : en garder l’essence tout en y ajoutant des petites touches gourmandes au gré de l’humeur et de la saison.

Comfort food d’hiver par excellence, il est parfait pour le petit-déjeuner, le brunch ou au goûter. Et à l’heure où j’écris, le Printemps a déjà pointé, mais la fraîcheur ambiante invite à faire gonfler les flocons pendant quelques jours encore. Je vous livre ici une recette sans gluten mais avec tellement de plaisir!

Ingrédients pour 1 personne :
– 20 g de flocons de riz
– 20 g de flocons de sarrasin
– 150 ml de lait de sarrasin + 50 ml (ou de noisette qui se marie aussi très bien avec le blé noir)
– 1 cs de purée de noisette
– 1 cc de pollen
– 1 abricot sec (ou une datte medjool)
– quelques lamelles de poire pochée ou cuite au four

Porridge sarrasin sans gluten

Dans une petite casserole versez les 150ml de lait avec les flocons et couvrez. Mélangez régulièrement à feu moyen jusqu’à ce que la préparation soit crémeuse.
Versez dans un bol et ajoutez les 50 ml de lait froid. Vous pouvez détendre légèrement le porridge. Moi j’aime bien quand il y a cette petite surface lactée, cela fait, je trouve, toute la différence. Le porridge va continuer à absorber le lait. Ajoutez ensuite l’abricot sec coupé en petits morceaux, la cuiller de pollen, celle de purée de noisette et les lamelles de poire.

Et voilà, on s’émerveille devant cette beautyfood et on passe à l’attaque 🙂

Oranges à la cardamome

Je vous présente une rencontre entre la Méditerranée et l’Orient. A la fois sobre et éclatante, douce et épicée. Seulement trois ingrédients-phare : l’orange, l’huile d’olive et la cardamome.

Le mariage orange-huile d’olive, vous le connaissez peut-être davantage lorsqu’on utilise les zestes des agrumes macérées pour parfumer une huile.

C’est une amie italienne, au cours de nos nombreuses conversations culinaires enflammées -évoquant des recettes d’enfance réalisées en un tour de main et à la petite touche insolite-, qui m’a confié le secret de sa mère : un filet d’huile d’olive de très bonne qualité pour sublimer des oranges et transformer l’ordinaire. Je lui évoquai alors mon grand succès de cuisinière estudiantine : des rondelles d’orange juste saupoudrées de cardamome, surprenant tout le monde, carton assuré ! L’idée m’est donc venue de fusionner les deux recettes en ajoutant une petite note de miel.

Ingrédients pour 2 personnes :
2 oranges
1 càc de miel d’acacia ou mille fleurs
Un petit filet d’huile d’olive de très bonne qualité (première pression à froid, bio)
2-3 capsules de cardamome

Oranges cardamome

Pelez les oranges (en mode suprêmes si vous êtes perfectionniste à l’instant) et coupez-les en fines rondelles que vous disposerez sur de jolies assiettes (ou pas, mais moi j’adore manger du beau dans du beau!) Réservez un peu de jus.
Ouvrez les capsules de cardamome et sauvez (pas pour longtemps) les petites graines à l’intérieur que vous pilerez ensuite au mortier jusqu’à obtention d’une fine poudre. Si vous souhaitez zapper cette étape de torture extrême, vous pouvez utiliser de la cardamome en poudre déjà prête (bio, of course !), même si elle est bien moins puissante que fraîchement moulue. Il vous en faudra 2 pointes de couteau par assiette.
Dans une petite tasse, émulsionnez le miel avec un peu de jus d’orange (celui que vous avez récupéré) et la poudre de cardamome. Versez sur les oranges et ajoutez le filet d’huile d’olive, pas trop d’huile surtout, on ne veut pas, non surtout pas, d’effet vinaigrette. Juste une touche un peu verte, discrète et intrigante.

 Orange

Salade croquante d’hiver : céleri, grenade, pomme, féta.

C’est l’hiver et sous ses airs gris et maussades, c’est paradoxalement l’une des saisons dont les assiettes me plaisent le plus.

Oui c’est vrai, je suis fan de soupes, mais pas que. Loin d’être monotones ou ringardes, nos assiettes peuvent être craquantes, juteuses, vitaminées, pleines de peps et de créativité.

Exit les bouillons réchauffés, les légumes bouillis, place à la variété, aux textures, aux couleurs ! Les légumes racines aux formes biscornues se tranforment en veloutés onctueux ou en écrasés, les feuilles vertes nous apportent de la fraîcheur et du craquant et les agrumes une note juicy à nos journées.

Et on se retrouve, à couper, à effeuiller, ciseler ou égrenner et comme en témoigne cette salade qui est à l’honneur aujourd’hui, notre bol appelle presque le Printemps par sa fraîcheur.

J’ai choisi de jouer avec le sucré-salé et l’équilibre croquant-crémeux, tout en cultivant le plaisir des yeux. By the way, cette salade méga vitaminée est parfaite quand on attend bébé !

Des couleurs en voici en voila :

le vert du céleri branche, riche en fer et excellent pour les systèmes digestif et urinaire

le rose de la grenade : bourrée d’anti-oxydants, riche en vitamine C et en fibres, elle aussi facilite la digestion. Elle contient également de l’acide folique (Vit B9), qui participe à la synthèse de l’ADN et joue un rôle important  dans la production et la mulitplication de nouvelles cellules, comme c’est le cas pendant la grossesse.

Grenade

le rouge de la pomme :  en manger une chaque jour -selon l’adage- « éloigne le médecin pour toujours »

les graines de courges riches en sel minéraux (dont le fer et le zinc, essentiels pendant la grossesse), sont également une bonne source de protéines végétales et apportent du croustillant au mélange

 

Ingrédients pour 2 pers. :

3 tiges de céléri branche
1/2 grenade
1/2 pomme (type Juliet)
75g de feta
Graines de courge

 

Pour la vinaigrette :

2 cs d’huile olive
1cc de vinaigre d’umeboshi
1cc de miel d’acacia
Qq gouttes de jus de citron selon le goût (attention la grenade apporte déjà des notes acidulées)

Inutile de saler : le vinaigre umeboshi et la féta en contiennent déjà.

Salade Croq'Hiver

 

Et c’est tout simple :

Lavez bien votre pomme et coupez-la en quartier sans la peler (surtout si elle est bio pour profiter de ses vitamines).

Lavez le céleri et coupez-le en tronçons de 2cm.

Egrenez la grenade comme ça (eh oui pratique et rapide, en 2 coups de cuiller à pot c’est le cas de le dire 😉 ) :

Emiettez la féta et parsemez de graines de courge.

Emulsionnez tous les ingrédients pour la vinaigrette, versez-la sur la salade au moment de servir et voilà c’est prêt!!

Yoga des Saisons – L’Hiver

Pendant l’hiver, la nature se met au repos, en veille, comme si la Terre gardait son énergie. C’est un temps de repos, de stockage, de gestation. On se repose des récoltes de l’Automne et on se prépare à la vitalité qui surgira à nouveau au Printemps suivant.

Le temps souvent froid, humide et nuageux est largement dominé par l’élément eau. Selon l’Ayurvéda, ce sont des propriétés qui augmentent le dosha Kapha et peuvent nous déséquilibrer, provoquant rhumes, refroidissements et congestions. Kapha siginifie : « ce qui fleurit ans l’eau ». En Ayurvéda, on dit que “le même attire le même”, c’est-à-dire que l’hiver active et exacerbe les caractéristiques de Kapha en lien avec celles de la saison : la lourdeur, la lenteur, la mélancolie, l’abondance de liquides (mucus), les extrémités froides, la fatigue ou l’excès de sommeil par exemple.

En hiver il fait donc bon prendre soin de soi pour contrer les effets du climat : se faire régulièrement masser, aller de temps en temps au hammam/sauna, manger des légumes racines, privilégier les saveurs amères (endives, chicorée, brocoli, choux, choux de Bruxelles, pissenlit…) et les épices (gingembre, cardamome, cannelle, poivre, piment, cumin). C’est la saison du chaï par excellence !

masala-chai

Il est bon en hiver de profiter de ces « journées-cocooning », de rentrer en soi-même et d’apprécier la lenteur. C’est un temps où nous sommes invités à développer notre réceptivité, notre écoute intérieure : quels sont nos besoins profonds et comment les nourrir, qu’est ce qui est essentiel pour nous, comment est-ce qu’on se sent dans notre corps ?

Racines et cocooning en hiver, Jessica Boehman

L’hiver est aussi la saison idéale pour respecter nos rythmes biologiques, goûter au repos (les nuits sont plus longues et le climat invite à rester sous la couette) et comme les plantes, s’ancrer et se replonger dans sa terre nourricière. Une invitation à l’intériorité et au calme, sans pour autant passer du côté de la léthargie ou vers un état dépressif.

Alors pour chasser les idées noires et profiter de la sérénité hivernale, le yoga est un grand allié. Il nous redynamise et nous aide à rester focus, à profiter du calme sans gamberger, à nous régénérer et nous activer.

Le yoga nous aide à transitionner avec fluidité d’un état à un autre, d’une saison à l’autre. Notre pratique change, évolue, s’adapte à notre humeur et aux ressentis de notre corps.

A chaque saison, je propose des ateliers “Yoga des Saisons” pour pouvoir s’auto-accompagner dans ces changements d’énergie et commencer chaque cycle au meilleur de nous-mêmes. Dans les Ateliers de l’Hiver je vous invite, à une pratique dynamique et variée pour ouvrir le haut du corps, respirer pour réchauffer l’organisme et refaire circuler le prana. On favorise les postures inversées à l’effet anti-déprime, les postures debout pour stimuler l’ancrage et les torsions pour harmoniser l’énergie.

Consultez la rubrique « Stages et Ateliers » pour connaître les prochaines dates.