Au mois de février en Inde, c’est le festival de Saraswati-Puja, en l’honneur de la déesse du même nom.
Saraswati – les arts, la science, la création
Comme toutes les déités et archétypes, elle possède un certain nombre de qualités et nous renvoie à la façon dont nous manifestons ces qualités et aptitudes dans nos vies.
Dans le panthéon hindou, Saraswati est la déesse de la sagesse, de l’intuition, de la connaissance, des arts (notamment la musique) et de l’expression. Elle régit toute forme de créativité et représente l’énergie créative qui circule de façon fluide en chacun de nous. Elle est en lien avec le Verbe créateur, le son et la puissance du mantra.
Sa couleur est le blanc, symbole de pureté. Elle est souvent représentée assise sur un lotus ou un cygne blancs, elle-même vêtue de blanc. Le lotus représente la lumière, la connaissance, la vérité. Le cygne symbolise la capacité de discernement (entre le bien et le mal), la beauté et l’envol.
Les 4 bras de la déesse correspondent aux quatre aspects de la personnalité humaine dans le travail d’apprentissage : l’esprit, l’intellect, la vivacité d’esprit et l’ego. Elle tient dans ses mains un veena (cet instrument de musique qui ressemble à un luth), un mala (associé au pouvoir de la méditation), un livre qui représente les textes sacrés (Vedas).
Comment l’invoquer?
Rituel (puja) – Péparez un petit autel avec une étoffe blanche et disposez dessus ou à côté des objets en lien avec Saraswati : une image ou statue de la déesse, des fleurs (blanches ou jaunes -couleur associée à la connaissance et la sagesse), des bougies, livres, instruments de musique, pinceaux, votre Journal, ce pour quoi vous vous connectez au pouvoir de l’intuition, des cristaux en lien avec le chakra de la gorge (par exemple une amazonite, agathe à dentelle blanche, lapis lazuli…).
J’ai rencontré De Anna l’Am l’année dernière, lors de sa première venue en France. Son inititation a duré 2 jours. Le premier jour, elle nous a proposé de revivre l’arrivée de nos premières lunes et nettoyer à travers différents rituels les mémoires négatives et croyances engrammées à ce moment-là, puis de renaître à notre féminité. Le 2e jour nous avons appris comment mener une Tente Rouge.
J’aime la façon à la fois simple, bienveillante et puissante avec laquelle DeAnna nous fait replonger au cœur de notre féminin et nous accompagne à en guérir et transformer les aspects blessés. En initiant ainsi les femmes à faire la paix avec elles-mêmes et à s’accueillir pleinement, elle contribue à permettre une autre transmission aux générations suivantes. Que dès le départ les jeunes filles se comprennent et s’acceptent mieux et puissent ainsi pleinement développer leur potentiel dans le respect et la sagesse de leur nature cyclique. Et que les garçons de leur âge connaissent et respectent eux-aussi cette nature cyclique.
Je partage un de ses articles qui encourage la créativité pendant nos lunes. Créer son propre mandala chaque mois permet d’affiner notre connaissance de nous-mêmes tout en exprimant notre énergie créatrice.
« Lorsque je suis tombée sur ce mandala Rouge à couper le souffle de Kathy Klein, l’artiste derrière Danmala.com, quelque chose a fait tilt en moi. Bien que cela puisse représenter quelque chose de totalement différent pour l’artiste, pour moi, pas de doute, il s’agissait d’un mandala menstruel ou mandala lunaire !
Nos cycles rouges, fluides et récurrents créent des dessins au fil de nos années de menstruations. Chaque semaine un pétale, chaque mois un cercle, chaque année une fleur sur le collier de notre vie. Quelle meilleure représentation pour cela qu’un mandala ?
Le mot sanskrit « mandala » signifie « cercle », et représente l’Univers dans les traditions hindouistes et bouddhistes. L’artiste Kathy Klein a retourné le mot –fait un peu de verlan- et explique sur son site : « dan » en sanskrit védique signifie le Donneur et « mala » -une Guirlande de Fleurs, donc Danmala c’est « La Donneuse de Cercles de Fleurs ». Mis côte à côte Mandala et Danmala deviennent la Donneuse Universelle de Cercles de Fleurs. Qu’est ce que vous en dites comme description de la menstruation ?!
Qu’en serait-il si nous commencions à voir nos cycles menstruels comme des mandalas? Et si nous recherchions les motifs floraux plutôt que les symptômes ? Et si nous cherchions à voir la beauté de nos cycles plutôt que la douleur ?
Vous allez me dire, “Oui, mais ça me fait mal chaque mois…”. La douleur est un signal d’alarme. La douleur n’est pas prée-dessinée. Elle apparaît dans un but précis. Elle pointe pour attirer notre attention sur un schéma, un fonctionnement qui n’est plus d’actualité pour nous, et nous invite à le modifier, à apporter un changement. Être active dans le monde alors que votre corps vous implore de vous reposer, de vous renouveler et de vous recharger –ne fonctionne pas trop, tout du moins pas pour votre corps et votre âme. Bien que votre mental insiste peut-être à vous pousser au travail, aux rendez-vous, à diverses activités – votre corps demande du repos !
Il semble inévitable de prendre un temps pour soi, mais c’est à vous de choisir comment: vous pouvez vous donner à fond pendant vos règles, expérimenter des douleurs physiques, émotionnelles, de l’inconfort, et finir par vous écrouler au lit étant trop « malade » pour travailler…Ou alors vous pouvez prendre votre 1er jour de règle (ou une demi-journée, ou une heure le matin, ou votre pause-déjeuner au travail) et vous retirer dans le calme de votre propre espace sacré. Libre à vous de vous reposer pendant cet instant, ou gribouiller, rêvasser, méditer, écrire, faire une sieste, vous étirer, et…créer un mandala lunaire !
Un mandala lunaire est un motif empreint de beauté. Afin de voir émerger un motif –vous aurez besoin de suivre les traces de votre vie intérieure. Assignez une couleur différente pour chaque émotion, relation, besoin et créez un symbole pour chacun d’eux. Des sentiments harmonieux ou satisfaisants peuvent être représentés par des formes rondes, des lunes, des spirales ou des cercles. Des émotions qui secouent, ébranlent peuvent être représentées par des formes angulaires tels que des angles pointus, des éclairs, ou des flèches en dents de scie. Reliez chaque forme à la couleur qui l’exprime le mieux pour vous.
Commencez à annoter votre calendrier chaque jour avec les formes et les couleurs qui correspondent à vos expériences. Après un mois d’observation, prenez un temps le premier jour de votre flux menstruel pour vous asseoir tranquillement et regarder ce mois écoulé depuis vos dernières règles. Respirez profondément et commencez à organiser vos expériences en un mandala circulaire. Ce qui crée la beauté n’est pas un événement isolé d’inconfort ou de joie, mais le motif d’ensemble qui émerge de leur interaction.
Organisez vos expériences en un Cercle Fleuri Universel! Créez des mandalas (ou danmalas) à partir de la richesse de votre vie intérieure. Mêlez ce qui a fonctionné à ce qui n’a pas marché en une fleur de vie. Au lieu de vous attarder sur les détails, éloignez-vous de la minutie de chaque événement pour adopter la vision panoramique d’un oiseau. Créez le beau chaque mois, comme la Fleur de ce cycle. Qui sait, vous pourriez être surprise : à la fin de votre processus créatif vous réaliserez peut-être que le 1er jour de votre saignement était en fait indolore ! »
Pour en savoir plus sur les créations Danmala de Kathy Klein, vous pouvez vous rendre sur la page : www.danmala.com
DeAnna L’am est conférencière, coach et formatrice est l’auteure du « Fil Rouge” (ouvrage disponible en français auprès de Lunafemina). Elle est la fondatrice du mouvement « Une Tente Rouge dans chaque Quartier ». Son travail de pionnière transforme les vies des femmes et des jeunes filles depuis plus de 20 ans. DeAnna accompagne les femmes et les filles à s’aimer elles-mêmes inconditionnellement. Elle s’est spécialisée dans l’accompagnement des femmes pour faire la paix avec leur cycle ; l’enseignement aux mamans dans l’art d’accueillir les filles sur le chemin d’une féminité assumée, et forme les femmes à organiser des TENTES ROUGES au sein de leurs communautés. Pour en savoir plus, rendez-vous sur sa page web : www.deannalam.com
Ce rituel a été transmis par une femme indigène de l’Amazonie à l’une de mes amies chères qui m’a fait l’immense faveur de me le transmettre à son tour il y a quelques années. Grâce à cette pratique constante, j’ai vu mon cycle se synchroniser avec la lune et j’ai réussi à identifier le jour exact de l’ovulation et de l’entrée dans mes lunes. C’est assez simple et adaptable, le principe de base étant de reconnaître notre nature cyclique.
Cet exercice nous invite à trouver du temps, ne serait-ce qu’un instant à se dédier à soi-même pour prendre soin de soi et s’aimer. Le grand cycle de la vie s’exprime chaque mois en chacune de nous ; tout naît, grandit, se développe et meurt. Nos capacités et nos attentions s’expriment aussi de façon cyclique, tout au long du mois notre niveau d’introspection et d’extraversion varie. C’est une bonne idée de prendre conscience de ce fait et de voir le potentiel de transformation contenu dans cette petite mort physique, émotionnelle et énergétique.
1er jour : Ne faites que ce dont vous avez envie. C’est un jour pour évaluer et réfléchir à la lune qui vient de culminer. Comment avons-nous vécu les différentes expériences, émotions, réponses et même jugements. Quelles attitudes souhaitons-nous répéter et quelles réponses souhaitons-nous améliorer ? Il ne s’agit pas de se faire des reproches, c’est simplement une auto-évaluation honnête. Si le saignement est accompagné de douleur, explorez des techniques et des outils qui permettent de la comprendre et la diminuer. Durant cette journée, ne prenez pas de douche car le changement de température bloque le processus d’écoulement. De la même façon et selon vos possibilités, n’utilisez pas d’anti-transpirants. Le processus de lâcher englobe le corps dans sa totalité et de nombreuses toxines sont libérées au niveau des aisselles. C’est un jour pour drainer à tous les niveaux, pour faire une pause dans notre vie et nos rythmes.
2e jour : Rendre à la Terre. L’idée est qu’une partie de ce sang soit rendu à la terre comme une offrande. Vous pouvez avoir un pot avec de la terre et y mélanger le sang (cette terre pourra être utilisée comme engrais). Le concept lié à la coupe menstruelle est que le sang se collecte, il n’est pas absorbé (comme dans le cas des tampons ou serviettes). Ainsi, dans ce schéma, les menstruations sont perçues comme du matériel organique et non comme un résidu.
3e jour : Offrez-vous un bain de sels ou de fleurs. Un jour parfait pour un gommage. Se défaire du superflu, se laver. Ranger sa chambre, mettre de l’ordre dans sa tête, revoir ses projets…qu’est-ce que j’ai envie de créer ce mois-ci ? Un bon jour pour rêver, pour écrire, pour projeter les désirs du cœur.
4e jour : laissez-vous aller à la danse! Au rythme d’une musique ou même du silence, l’important est de sentir le mouvement du corps et de se laisser porter, de célébrer la féminité et le renouveau de ce nouveau cycle qui commence : nous avons l’opportunité de tout développer à nouveau ! Un bon jour pour s’exprimer de façon artistique, peindre, modeler. Un jour pour se réjouir du bonheur d’être et d’exister.
« Les énergies du cycle menstruel ne doivent pas être contenues ni contrôlées, car le fait de les bloquer ou les couper peut les rendre destructrices ; au contraire, elles doivent être acceptées comme un flux qui a son propre mode d’expression et contre lequel nous ne devons pas lutter. » Miranda Gray, Lune Rouge.