Smoothie banane kaki

Smoothie banane kaki

Le kaki c’est ce fruit orangé quasi translucide quand il est mûr, avec une petite corolle, un vrai soleil sur les étals.  J’adore le kaki et son petit goût de noix. C’est un fruit très sucré quand il est archi-mûr, qui a un aspect sirupeux. Il pousse sur un plaqueminier, sur tout le pourtour méditerranéen, dans les pays du Moyen-Orient (notamment en Iran), en Asie du Sud-Est et … au Parc Monceau à Paris, eh oui ! Les canards sont super fans de leur chair sucrée et se les arrachent.

Origine et variétés du kaki

Originaire de Chine, le kaki est très prisé aussi au Japon (on a d’ailleurs adopté son nom japonais) et en Corée. C’est un Jésuite italien en vadrouille en Asie du Sud-Est qui en a glissé dans sa malle à la fin du XVIe siècle. L’arbre s’implante donc avec bonheur en Italie où il se plaît -et où il plaît aussi !-  et gagne assez timidement le reste de l’Europe méditerranéenne.

Il existe plusieurs variétés de kakis, pour la faire courte : les astringeants (c’est eux que j’aime !) et les autres, plus doux avec aussi moins de caractère.

Les astringents (en France on trouve le kaki Muscat, en Italie le Tipo) ont une couleur orange plus foncée et son plus petits. Ils se défont presque comme de la confiture quand il sont bien mûrs et c’est à ce moment-là qu’on se régale le plus. On les mange donc blets et sans la peau (ce détail est important car si on les mange verts ou sans ôter la peau, les tanins du fruit se polymérisent au contact de l’acide de l’estomac pour former des amas durs comme du bois et impossibles à digérer, appelés bézoards), mieux vaut être prévenu !

Les non astringents sont ceux que l’on trouve le plus souvent et dont je suis moins fan. Évidemment, ils sont moins fragiles, plus faciles à transporter, conserver, commercialiser, bref ils sont plus présentables, mais ils perdent leur grain de folie ! Ce sont les Persimon et les Sharon, orange clair, oblongs, plus gros, ils se mangent comme une pomme avec la peau si on veut (aucune inquiétude, pas de trucs bizarroïdes dans votre ventre)

Pourquoi ça nous fait du bien de manger des kakis?

D’abord parce que leur couleur orange nous indique du béta-carotène à gogo, ce qui permet la réparation de notre peau et de nos cellules, et puis il est aussi riche en anti-oxydants, vitamines C et en sucre (une bombe d’énergie !) ainsi qu’en potassium et fibres qui stimulent en douceur le transit intestinal. Les Chinois lui prêtent des vertus médicinales, notamment celle de réguler le Qi, notre énergie vitale.

Sa texture est particulièrement adaptée à la réalisation d’un smoothie, car il apporte un peu de consistance, de pulpeux, de douceur.

Ingrédients pour un grand verre :
1 banane mûre
10 cl de jus de pomme
10 cl de jus de carotte
3 grosses cuillerées de « gelée magique au kaki »

La gelée magique de kaki est inspirée du magnifique livre de Christophe Berg « Le grand livre de la cuisine crue ». Pour devenir magicien(ne) de la gelée, c’est tout simple : prenez un kaki bien mûr, enlevez sa peau, -s’il est archi-mûr à point il se délite littéralement donc vous pouvez y aller à la petite cuiller- et placez-le dans le blender. Versez par-dessus 300ml d’eau frémissante et mixez pendant au moins 30 secondes. Versez ensuite dans un bol : en refroidissant, le mélange se gélifie. Vous pouvez conserver cette gelée 2 jours au frigo. Pour ma part, si je ne l’utilise pas en totalité le jour-même, je la mets dans des bacs à glaçons au congélateur pour pouvoir l’utiliser au compte goutte et booster l’effet smoothie.

Et le smoothie, oui oui j’y viens !

Mixez tous les ingrédients de la recette ensemble et vous obtiendrez un smoothie à la texture veloutée couleur abricot.
Onctuosité et goût sucré de la banane, texture veloutée du kaki…c’est un concentré de douceur. Idéal pour commencer sa journée en se bichonnant.

Risotto au radicchio & shiitakés

Le risotto, c’est comme les pâtes, on peut les décliner à l’infini selon les goûts et surtout selon les saisons.
J’ai choisi pour celui-ci d’utiliser des champignons shiitaké et de les marier au radicchio, salade d’hiver de la famille des endives.

J’ai découvert le radicchio grâce à mes amis italiens à Barcelone : on était un petit groupe à régulièrement organiser des dîners gourmets et chacun concoctait avec amour une partie du repas. Nos dîners oscillaient entre des « comfort food de toda la vida » autrement dit des incontournables et puis des essais un peu plus créatifs influencés par notre cher Ferran Adria. Nos dîners de Noël étaient de vrais banquets (on évoquera simplement le plat de lasagnes tellement énorme qu’on était obligé d’être à 2 pour le sortir du four). Bref, on s’est régalé pendant de longues années.
C’est comme ça que je me suis retrouvée un de ces soirs nez à nez avec un radicchio, que j’ai plutôt trouvé joli dans sa robe un peu bordeaux.  Mon ami m’annonce qu’il compte le cuire, un peu comme une confidence, et je me souviens de son sourire amusé devant mon incrédulité et ma franchise : « tu vas cuire de la salade ? » Eh oui, et il avait bien raison, parce qu’en plus le radicchio perd un peu de son amertume lorsqu’il est cuit et mélangé à l’onctuosité d’un risotto. En français on le nomme parfois trévise, mais Wikipedia nous dit que c’est pas très correct tout ça, alors restons en V.O. Originaire de la région de Venise, c’est une mine de fibres, vitamines et minéraux.

Petit aparté sur le shiitaké qui fait partie de la pharmacopée chinoise et japonaise depuis des millénaires. C’est un champignon qui a pour propriété de stimuler notre système immunitaire. Il est riche en antioxydants et acides aminées ainsi qu’en sélénium et en cuivre. Il contient également des vitamines du groupe B et a une action bénéfique sur le cholestérol.

Ingrédients pour 4 personnes :
250g de riz carnaroli (ou arborio)
1 cs d’huile d’olive
75cl de bouillon de légumes
85g de radicchio
35g de shiitakés
50g de parmesan
Quelques noisettes
Sel, poivre

Risotto radicchio shiitake hiver immunité healthy

Préparez votre bouillon de légumes en mélangeant 75 cl d’eau bouillante avec un bouillon cube de légumes bio.
Rincez rapidement le riz. Dans une casserole à fond épais ou une cocotte, placez le riz avec une cuillerée à soupe d’huile d’olive à feu moyen et remuez jusqu’à ce que les grains de riz deviennent un peu translucides. Puis petit à petit ajoutez le bouillon. Veillez à ce que le riz n’attache pas et que le bouillon couvre tout juste le riz. Dès que le bouillon est absorbé rajoutez-en.
Pendant ce temps, lavez le radicchio et les shiitakés et coupez-les en fines lamelles. Râpez le parmesan et réservez. Concassez quelques noisettes pour décorer les assiettes.
Lorsque la totalité du bouillon est quasiment absorbée, ajoutez le radicchio et les shiitakés et remuez à feu doux quelques minutes le temps que les champignons cuisent un peu. Puis juste avant de servir ajoutez le parmesan et sur chaque assiette quelques petits éclats de noisettes (sur la photo j’avais aussi mis des cranberries, mais c’est un peu too much !)
Poivrez et salez si besoin (après avoir goûté !)
Servez bien chaud.

Soupe detox : céleri, fenouil, gingembre

Voici l’automne et le temps des soupes et veloutés qui revient.

Cette soupe detox ultra-simple est composée de 2 légumes astringents au goût légèrement anisé, riches en fibres et en oligo-éléments (phosphore, potassium, vitamine K, C, et du groupe B). La saveur piquante du gingembre facilite la digestion et permet de réchauffer le corps à l’heure où le thermomètre baisse.

Ingrédients (pour 2 personnes):
1/2 céleri rave
1 bulbe de fenouil
1/2 cube de bouillon de légumes
1 càs d’huile d’olive
1 bout de gingembre frais (de la taille d’une phalange)
Quelques branches de persil
Graines de sésame
Poivre

Soupe d'automne detox fenouil céleri rave gingembre

Épluchez le céleri rave, coupez les parties dures et les extrémités du fenouil. Lavez les légumes et coupez-les en morceaux, placez-les dans une casserole, puis faites les revenir avec une cuillerée à soupe d’huile d’olive, le gingembre épluché et le demi cube de bouillon. Dès qu’ils dorent à peine, couvrez d’eau à niveau et laissez cuire 10 mn. Mixez et ajoutez le persil frais et les graines de sésame au moment de servir. Ajustez l’assaisonnement (sel/poivre) selon votre goût.

Porridge de sarrasin – sans gluten

Le porridge est pour moi un souvenir d’enfance.

Ma mère, à l’époque où elle était étudiante, l’avait rapporté dans ses bagages après une année passée en Angleterre.
Au même titre que la semoule de blé, c’était notre plat unique les soirs où mes parents invitaient des amis à dîner.
Quelques raisins secs, ou du miel et un peu de lait froid, sobre et minimaliste. Rien à voir avec les bols débordants colorés et hyper-gourmands qui défilent sur Instagram aujourd’hui.
Et pourtant, malgré cette simplicité, c’était un petit bol tout doux et savoureux qui se mangeait facilement et avait paradoxalement le gout des soirées chaleureuses mêlé à l’excitation des jours de fête.
Ajoutons à cela que mon père nous vantait son pouvoir nutritif hors-pair : un bol au petit-déjeuner nous garantissait des victoires au lancer de tronc en Écosse. Même si j’étais souvent en kilt pendant mon enfance, je me voyais mal troquer mes stylos contre un « caber » et annoncer à mon institutrice que je migrais dans les Highlands en mode compétition! Mais j’aimais bien l’idée d’être une fille et me sentir investie d’une certaine puissance.

Revisiter le porridge, c’est un peu comme magnifier la madeleine de mon enfance : en garder l’essence tout en y ajoutant des petites touches gourmandes au gré de l’humeur et de la saison.

Comfort food d’hiver par excellence, il est parfait pour le petit-déjeuner, le brunch ou au goûter. Et à l’heure où j’écris, le Printemps a déjà pointé, mais la fraîcheur ambiante invite à faire gonfler les flocons pendant quelques jours encore. Je vous livre ici une recette sans gluten mais avec tellement de plaisir!

Ingrédients pour 1 personne :
– 20 g de flocons de riz
– 20 g de flocons de sarrasin
– 150 ml de lait de sarrasin + 50 ml (ou de noisette qui se marie aussi très bien avec le blé noir)
– 1 cs de purée de noisette
– 1 cc de pollen
– 1 abricot sec (ou une datte medjool)
– quelques lamelles de poire pochée ou cuite au four

Porridge sarrasin sans gluten

Dans une petite casserole versez les 150ml de lait avec les flocons et couvrez. Mélangez régulièrement à feu moyen jusqu’à ce que la préparation soit crémeuse.
Versez dans un bol et ajoutez les 50 ml de lait froid. Vous pouvez détendre légèrement le porridge. Moi j’aime bien quand il y a cette petite surface lactée, cela fait, je trouve, toute la différence. Le porridge va continuer à absorber le lait. Ajoutez ensuite l’abricot sec coupé en petits morceaux, la cuiller de pollen, celle de purée de noisette et les lamelles de poire.

Et voilà, on s’émerveille devant cette beautyfood et on passe à l’attaque 🙂

Samhain : embrasser l’obscurité et la mort

Samhain .-. Halloween .-. Le Jour des Morts .-. Día de los Muertos

À mi-chemin entre l’Equinoxe d’Automne et le Solstice d’Hiver, du 31 octobre au 1er novembre, on célèbre l’ancien festival de Samhain, dont le nom vient du Dieu païen Samana, l’aspect souterrain du Soleil.

Il s’agit d’un temps pour nous adapter à l’obscurité croissante : les jours raccourcissent, les feuilles tombent des arbres et les oiseaux migrent. L’hiver approche. C’est le moment de nous défaire de l’ancien et c’est aussi un temps pour honorer la mort et nos ancêtres. Ces jours-ci, le voile entre les mondes est le plus fin : un portail s’ouvre entre le monde visible de la matière et le monde invisible de l’esprit, une fissure dans la toile de l’espace-temps.

Ceux qui ont quitté la Terre il y a peu ainsi que les ancêtres rendent visite à leurs être chers et traditionnellement, on laissait toujours une place pour eux à la table du dîner, ou on plaçait leur mets favoris sur un autel. C’est le moment idéal pour effectuer un voyage chamanique et recevoir des visions et pouvoirs guérisseurs.

Notre culture patriarcale nous a appris à craindre l’obscurité, la mort et tout ce qui est en lien avec le monde souterrain. Hel, dans la mythologie nordique, était la déesse des morts, reine du monde monde souterrain. On lui a rajouté un l et c’est devenu « hell », l’enfer en anglais. Originellement elle faisait référence à un sanctuaire utérin, une grotte sacrée de renaissance. Dans les cultures matriarcales, le monde souterrain était le lieu des mystères profonds, où avaient lieu la transformation, la régénération, où l’on pouvait mourir pour renaitre. Le feu purificateur était l’utérus de la Terre Mère. Avec le patriarcat est apparue la peur de ce que l’on ne pouvait pas identifier et nommer, et cette caverne s’est ainsi transformée en l’abîme ardent du diable : hell – l’enfer.

Samhain Halloween Toussaint Dia de los muertos Passage Rituel

Désormais, le temps est venu de changer notre regard et de cesser de réprimer et rejeter tant la mort que l’obscurité. À la lumière de la conscience, nous pouvons regarder, affronter, traverser nos ombres -les peurs et les émotions que nous avons refoulées dans nos inconscients- pour libérer les énergies qu’elles gardent captives. À mesure que nous commençons à accepter la présence de l’obscurité et de la mort comme un autre aspect de la vie, elles cessent d’être des monstres que nous devons craindre et deviennent des alliées et des guides à travers le labyrinthe.

Source : Samhain : Abrazar la Oscuridad y la Muerte, par Sophia Style www.mujerciclica.com. ~ Traduction Brigitte Rietzler (Temesira) — Texte inspiré des mots de Glennie Kindred « Sacred Celebrations : A Sourcebook »