Le nid – Retraite Yoga & Chant spontané à Egine – 30 sept au 5 oct

Le nid – Retraite Yoga & Chant spontané à Egine – 30 sept au 5 oct

Avec Camille Sfez, nous vous accueillons pour la troisième année dans un espace d’intériorité et de ressourcement, sur l’île grecque d’Egine. Un nid que nous créerons ensemble, tout en haut d’un mirador tourné vers la mer. Un lieu sûr pour entendre ce qui bruisse sous la surface, dire ce qui nous fragilise et dont on ne parle pas ailleurs, un espace pour chanter ce qui vacille et ce qui nous émerveille, pour faire nos pratiques de yoga accompagnées du vent. Et surtout, pour nous reposer.

Le chant spontané proposé par Camille est une pratique de spontanéité et d’écoute dans la lignée de Christophe Boyer. Aucun pré-requis vocal ou musical n’est nécessaire, simplement l’audace de laisser le souffle devenir sonore. En étant dans l’instant présent, nous apprenons à nous laisser traverser par ce chant, nous lui faisons une place pour qu’il jaillisse de lui-même. Il n’y a plus de chanteur, juste une mélodie qui s’invite. Ce travail de présence se fait en cercle, en duo ou en trio, dans des consignes qui facilitent le déploiement de l’écoute, et de l’audace.

Les pratiques de yoga alternent entre flows et yoga nidra. Les flows permettent de refaire circuler l’énergie, d’explorer le paysage de nos corps en lien avec le souffle dans le respect de l’alignement et de ce qui est juste pour nous à chaque instant.

La pratique du yoga nidra est régénérante et extrêmement ressourçante. En accédant à un espace de non-faire, on favorise le lâcher prise ainsi que la reconnexion avec notre Être profond et notre pouvoir créateur.


Le lieu qui nous accueille est un partenaire à part entière de ce voyage. On laissera entrer le soleil, la couleur ocre et la tendresse. On invitera aussi le mystère à gonfler nos coeurs et à nous souffler des prises de conscience aiguisées.

Ainsi, sous l’agitation quotidienne, nous faisons le voeu de trouver des appuis pour traverser la fin de l’année, à quelques centimètres des tempêtes, surfant sur un calme intérieur. Avec une conscience claire, un corps apaisé, la poitrine baignée d’odeurs de sauge et d’embruns.

Vous êtes les bienvenues pour vivre cet été indien.


Les journées s’organisent de cette manière :

– un réveil sur la plage, avec des pratiques de pranayama, méditation ou mouvements lents, avant le petit-déjeuner

– un atelier le matin de 2h30, soit de yoga, soit de chant spontané

– une longue pause autour du déjeuner, que nous prenons ensemble à la pension

– un atelier court et un cercle l’après-midi


Infos pratiques :

Arrivée samedi 30 septembre dans l’après-midi à Egine, début du cercle le soir après le diner – fin du cercle mercredi 4 octobre à 17h, avec un départ le 5 octobre au matin. Nous aimons passer la dernière soirée ensemble, comme un petit sas avant de reprendre le bateau puis l’avion.

A Oikia Karapanou, Aegina, à 45 minutes en bateau depuis Athènes. Il est possible d’arriver avec une partie du groupe qui vient généralement depuis Paris, ou de se retrouver à Athènes pour faire la traversée.

Tarif : 855 € incluant l’hébergement et la demi-pension. Les repas du soir sont pris ensemble dans les tavernes sur le port d’Aegina (compter environ 15€ par repas).

Pour vous inscrire, nous demandons un virement de 355€ d’arrhes. Consultez ici les CGV.
Contactez-moi pour toute question ou pour réserver votre place.

Retraite Reset & Recharge – Yoga, T.R.E & Cercles de femmes – 11 au 13 novembre

Retraite Reset & Recharge – Yoga, T.R.E & Cercles de femmes – 11 au 13 novembre

Au coeur du mois de novembre et de la saison sombre, nous vous proposons de nous retrouver en Cercle autour d’un foyer réconfortant et nourrissant.

L’automne et l’hiver nous invitent à ralentir et à revenir à nous.

Ce retour à soi est à la fois une opportunité pour relâcher les tensions, stress, états de saturation et en même temps une occasion de nous recharger, d’intégrer les expériences des derniers mois et de nous rebrancher à nos besoins profonds pour nous connecter à nos ressources intérieures.

Notre intention est de vous soutenir tout au long de cette retraite pour prendre soin de vous avec des pratiques qui apaisent le système nerveux, permettent un profond lâcher prise, et favorisent un état de sérénité et de paix profonde. Vous repartirez avec des outils concrets que vous pourrez continuer à pratiquer chez vous.

Retraite Reset Recharge Cercle de Femmes Yoga T.R.E partage liens sororite apaisement systeme nerveux

Avec Marie Hubert, nous avons choisi d’allier nos approches corporelles respectives et de mettre l’accent sur le système nerveux.

En voici la raison. Qu’il s’agissent d’évènements impactants de notre vie (chocs ou traumas) ou de tensions plus ordinaires -notre stress quotidien, les contrariétés et la charge mentale que nous accumulons-, tout ce que notre psychée ne digère pas vient se cristalliser dans notre corps. Notre système nerveux autonome génère des réponses à ces stress en régulant au mieux les autres fonctions du corps (digestive, cardiovasculaire, hormonale, immunitaire, respiratoire…) dont il est le chef d’orchestre, afin de préserver notre survie. Son action régulatrice ne lui permet pas pour autant d’éliminer les mémoires engrammées dans les tissus du corps et des déséquilibres chroniques peuvent s’installer.

Grâce à certaines approches corporelles et respiratoires, nous pouvons donner l’occasion au corps d’effectuer ce « Reset » : libérer les tensions, mémoires et vieux schémas, l’état de vigilance et la fatigue accumulée pour maintenir sans cesse notre équilibre.

Une fois que nous touchons à notre sécurité intérieure, nous pouvons ensuite entrer en mode « Recharge » : activer l’harmonisation, la régénération profonde, les capacités d’auto-guérison du corps et un état émotionnel plus stable et en lien avec notre joie intérieure. Nous rechargeons alors nos batteries en profondeur.

Pendant cette Retraite, nous vous proposerons une alternance de pratiques de Yoga, T.R.E®, Cercles de parole et Rituel pour accompagner ce processus de libération et de régénération.

Les sessions de Yoga guidées par Brigitte seront conçues pour harmoniser le système nerveux, défatiguer toutes nos enveloppes et se sentir rechargées. Il y aura des sessions de postures et respiration, et du Yoga Nidra.

Les sessions de T.R.E® (Tension Releasing Exercises – Exercices de Libération des Tensions et Trauma) guidées par Marie permettront le relâchement des tensions accumulées dans nos tissus pour revenir à un état d’ancrage et de sécurité.

Les temps en Cercle seront un espace pour déposer notre parole, et laisser résonner nos vécus et ressentis, en étant pleinement écoutées et accueillies dans notre sensibilité.

Il y aura bien sûr des temps de pause pour laisser infuser et intégrer les pratiques.

LE LIEU – Ferrières en Gâtinais

Le weekend aura lieu en région parisienne à Ferrières-en-Gâtinais, en pleine campagne au bord de la rivière, du vendredi 11 novembre à midi au dimanche 13 novembre vers 16h.

La cuisine de saison sera locale et végétarienne.

Le stage est ouvert à 11 femmes.

Vous serez logées en chambre partagées.

PROGRAMME indicatif

Vendredi midi

à partir de midi installation et repas léger (soupe et tartine)

14-16h Cercle d’ouverture

17-19h30 Yoga doux & T.R.E

20h dîner

Samedi

8h respiration & réveil en mouvement (optionnel)

9h petit déjeuner

10h -12h Yoga

Déjeuner et temps libre

15h T.R.E

17h Cercle

19h Dîner

Soirée : Rituel

Dimanche

8h Respiration et réveil en mouvement (optionnel)

9h Petit déjeuner

10-12h30 T.R.E & Yoga Nidra

Déjeuner

14h Cercle de clôture

Retraite Reset Recharge Cercle de Femmes Yoga T.R.E partage liens sororite apaisement systeme nerveux

INFOS PRATIQUES

Le stage commence le vendredi 11 novembre à midi et se termine le dimanche 13 novembre vers 16h.

Le tarif est de 470€ et comprend :

– l’hébergement en chambre partagée et les repas

– les pratiques avec Marie & Brigitte

Le tarif n’inclut pas :

– le transport jusqu’au lieu

– votre assurance personnelle

Pour vous inscrire, nous demandons le versement de 150€ d’arrhes.

Transport

La gare la plus proche est Souppes – Château-Landon (trains en direction de Montargis, au départ de la Gare de Lyon)

Un navette est organisée pour le train qui arrive à 11h35

Si vous venez en voiture, tenez-nous au courant si vous avez des places en co-voiturage.

Le train de retour vers Paris part à 16h22

Matériel

Apportez votre tapis de yoga pour pratiquer, ainsi qu’un bloc et une sangle si vous en avez.

Prévoyez des chaussettes chaudes pour le Nidra, un châle pour les méditations et les temps en Cercle ainsi que de quoi écrire (carnet / stylo)

Contactez-moi pour vous inscrire

LES FACILITATRICES

MARIE HUBERT

Thérapeute manuelle en Approche Tissulaire de l’Ostéopathie et praticienne certifiée en TRE®, je suis également formée à la cohérence cardiaque. Je me passionne pour tous les outils et approches qui permettent à chacun de retrouver sa souveraineté, et de redevenir acteur de sa santé et de son bien-être. 

Je suis engagée depuis plus de 10ans auprès des cercles de femmes, qui m’ont beaucoup soutenus dans ma vie de mère et de femme. Depuis plusieurs années je fais partie de l’équipe de la Tente Rouge de Paris et transmets aussi l’enseignement des 13 mères originelles. En savoir plus : mesressourcesinterieures.fr

Marie Hubert Cercles de femmes TRE Système nerveux Retraite Reset & Recharge 11-13 novembre

BRIGITTE RIETZLER

Enseignante de yoga et doula, je propose également des soins rituels de passage pour les femmes.

Je transmets des pratiques de yoga dynamiques et douces avec l’intention de nous connecter à notre plein potentiel et notre puissance, tout en prenant soin de nous, de notre équilibre corps-coeur-esprit et de notre ancrage. J’ai à coeur d’ouvrir des espaces pour oser nous reposer et ainsi initier nos actions depuis un lieu profondément ressourcé en nous.

Brigitte Rietzler Temesira Yoga Meditation Pranayama Nidra Vinyasa Hatha flow Yoga Prénatal Sacré Coeur Om Sweet Om Modo Yoga

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Film « Debout » – La résilience grâce au yoga

DEBOUT, c’est l’histoire d’un chemin de résilience grâce au yoga.

Le journaliste Stéphane Haskell, auteur du livre Respire, nous emmène avec lui à travers le monde, son histoire personnelle résonnant en filigrane ; il révèle en images l’universalité et la puissance du yoga.

Le réalisateur rencontre le yoga alors qu’il se retrouve paralysé et que la médecine conventionnelle n’a plus de propositions thérapeutiques pour surmonter son handicap, hormis les anti-douleurs. Commence alors pour lui un chemin de résilience qui lui permettra de renouer avec la vie.

Debout Film Yoga Stéphane Haskell Respire Résilience Cheminement

Son voyage nous porte en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Occident, dans des bidonvilles, des prisons, des écoles, des centres de rééducation, des familles… Au coeur de l’humanité.

Partout, au-delà des croyances, des religions, des races ou des classes sociales, le yoga offre à tous un espace de transformation profonde, comme un bâton de pèlerin dans nos quêtes existentielles, nos difficultés, au milieu de l’adversité. Un espace pour mieux vivre, trouver sa place en ce monde, se réparer, se comprendre, s’accepter. Pas de formule magique, juste l’opportunité sur son tapis d’écouter profondément, de respirer, de sentir et se re.mettre en mouvement. Laisser la vie circuler et se reconnecter à notre essence et à la joie simple. Retrouver notre centre, notre alignement sur tous les plans pour devenir la meilleure version de nous-mêmes et manifester notre plein potentiel.

Le yoga rassemble, unit et c’est d’ailleurs bien là son étymologie, puisque le mot vient du sanskritt « jug » qui signifie relier, unir, mettre ensemble.

Allez voir Debout ! Loin des clichés et de l’ésotérisme, c’est un film au coeur du Vivant. Emmenez vos amis même s’ils n’ont jamais posé les pieds sur un tapis de yoga. Juste pour découvrir ces regards, ces expériences et comment chacun peut s’approprier cette sagesse millénaire et la faire vivre dans son quotidien. Pour s’approcher de soi, et de l’Autre.

DEBOUT – Tomber est humain, se relever est divin

« Le yoga nous apprend à soigner ce qui ne doit être enduré, et à endurer ce qui ne peut être soigné » B.K.S Iyengar

Pour trouver une séance près de chez vous (sinon organisez une projection ! 😉 )

 

Le Printemps Ayurvédique

Le Printemps Ayurvédique

Le Printemps rime avec nouvel élan, expansion. Après les énergies dormantes de l’hiver, la sève circule à nouveau dans les végétaux tout comme l’énergie dans notre corps. C’est le moment de nettoyer nos intérieurs : nos lieux d’habitation et nos corps et de renouer avec nos projets créatifs, notre élan de vie. Comme une nouvelle naissance à nous-mêmes.

Côté météo, les beaux jours reviennent, le soleil se montre plus souvent et plus longtemps, les températures augmentent mais il reste encore beaucoup d’humidité dans l’air. Selon la loi des correspondances, ce qui est dehors est comme ce qui est dedans. On peut donc retrouver ce trop plein d’humidité dans notre corps.

Ayurveda est composé de « āyus » qui signifie « vie » et « veda » « savoir ou science », littéralement « science de la vie ». C’est la médecine traditionnelle de l’Inde qui aborde l’être et sa santé d’un point de vue global en considérant le corps, les émotions, le mental et l’esprit. Elle dispose d’une ample pharmacopée pour aider à rétablir l’équilibre et utilise également les massages, la science du yoga (postures, respiration, méditation, relaxation, mouvement) et l’alimentation.

En Ayurveda, le Printemps correspond au dosha Kapha -Eau et Terre-  de nature onctueuse, liquide, collante, fraiche et lourde. Kapha -lorsqu’il est équilibré-, correspond aux qualités d’ancrage, de stabilité, d’endurance, de soutien, de force, tant sur le plan physique que sur le plan émotionnel (générosité, sécurité, abondance).  Or la chaleur montante du Printemps vient liquéfier Kapha accumulé dans le corps pendant l’hiver. C’est la raison pour laquelle cette abondance de fluides dans le corps peut nous rendre sujets à divers refroidissements et allergies (rhume des foins) et entraîner la stagnation de la circulation lymphatique, de la fatigue ou une sensation de lourdeur.

Printemps Ayurveda Alimentation Detox Yoga Saisons Foie Vitalité Renouveau Tonus Respiration Pranayama Légumes de saison Mouvement Routines healthy Bien-être

Il est important en cette saison de stimuler le feu digestif et d’alléger notre corps. Pour cela, c’est très simple, la nature est en syntonie avec nos corps : consommez local et regardez ce que la saison nous apporte. Plutôt qu’une cure detox drastique, privilégiez les saveurs amères et astringentes (endives, artichauts, pissenlit, chicorée, salade trévise…). Evitez les aliments trop gras, trop lourds et trop sucrés. Mangez de préférence léger, chaud et des aliments cuits. Pour favoriser une bonne digestion, buvez de l’eau tiède au gingembre un peu avant le repas. Et bien sûr, incluez un peu d’exercice physique dans votre routine.

Le Yoga permet de cultiver un mouvement bénéfique pour le corps et de refaire circuler l’énergie de façon optimale, notamment grâce au pranayama (exercices de respiration, breathwork), à des pratiques douces (yin yoga) qui stimulent les méridiens du foie et de la vésicule biliaire, et des séries de postures qui mobilisent les trapèzes et psoas -où se logent de nombreuses toxines- et aident à sortir de la torpeur hivernale en insufflant tonus et vitalité.

 

Yoga en prison : pari réussi en Argentine

L’Argentin qui a mis les prisonniers les plus dangereux au yoga.

Ismael Mastrini a réussi à ce qu’en Argentine, les prisonniers passent leurs journées sans le poids de la haine et de la rancœur. Il est actuellement en Colombie pour partager son expérience.

Les 24 prisonniers sont allongés par terre. Cela se passe dans le bâtiment de haute sécurité du centre pénitentiaire de San Martín. Il s’agit de la prison la plus dangereuse de la province de Buenos Aires (Argentine). Ce sont les hommes les plus durs de cet endroit sombre qui le disent. Ils sont tous allongés sur le dos. Certains sont ici car ils ont assassiné quelqu’un, d’autres car ils ont dirigé les bandes délinquantes les plus virulentes de cette ville. Pour certains cela fait déjà la moitié de leur vie qu’ils sont ici : ils impressionnent les autres reclus, on les craint. Ils respirent.

Ils inspirent tous de grandes bouffées d’air, le retiennent quelques secondes dans leur poitrine et expirent. Les surveillants écoutent, attentifs au brouhaha de cette grande cage de murs, barbelés, cadenas et grilles, mais les 24 hommes qui sont allongés dans ce patio écoutent seulement leur respiration. Certains sont même arrivés au point de se rencontrer avec eux-mêmes, avec leur paix intérieure. Cet état autre, inconnu, peut paradoxalement, l’espace d’un moment, faire peur ; tellement que certains ne se rendent même pas compte qu’ils pleurent à chaudes larmes, bien qu’ils le fassent en silence. C’est alors que la paix arrive dans toute son expression. Mais qu’appelle-t-on paix ? : c’est se sentir léger, ne pas sentir ce poids sur soi, ne pas sentir la culpabilité, ni la rivalité, ne pas se sentir inférieur, se pardonner et savoir que l’on peut vivre sans planter de poignards, sans tirer de coups de feu, sans voler de portefeuilles. C’est respirer.

I Mastrini

A leurs côtés un homme, qui à les écouter parler, adoucit les jours qui passent. Il s’appelle Ismael Mastrini, il a 75 ans, est avocat, mais actuellement il est prof de yoga, même s’il n’aime pas qu’on l’appelle prof ni s’approprier cet art millénaire. Considéré comme l’un des meilleurs avocats en droit civil, spécialisé en droit du divorce, employant plusieurs personnes dans son cabinet, et gagnant de l’argent en divisant des biens- il est passé sur l’autre rive, celle de rassembler des personnes et leur permettre de vivre la joie, le bonheur et peut-être l’amour.

Une scène l’a marqué pendant son enfance. Son papa lui avait offert un cheval et il l’aimait tellement qu’il jouait avec lui comme si c’était un animal domestique. Quelqu’un a voulu voler la belle jument, l’animal a résisté et a reçu un coup de poignard dans l’estomac. « Muñeca [Poupée, ndlt] partit à la recherche d’Ismael et mourut dans ses bras ». Depuis ce jour, il sait ce que c’est que de voir souffrir et mourir un être vivant. Il a aussi souffert des accès de « NON ». Eduqué dans des institutions religieuses, Mastrini adorait écrire, c’était ce qui l’épanouissait. Mais à chaque fois qu’il rendait un devoir on lui disait qu’il était mauvais et que ce n’était PAS sa voie ! « Papa, je veux être écrivain, « NON », lui répondit son géniteur avare de mots, alors le garçon s’inscrit très jeune en fac de droit, décroche son diplôme avec d’excellentes notes, et une fois rempli le mandat paternel, embarque à bord d’un bateau de hippies. C’était dans les années soixante. La rébellion pullulait à travers la planète. Il vécut l’Europe de 68, mais en voyant une boutique « Che Guevara » en Angleterre qui vendait des vieux jeans au triple des neufs, il comprit que le consumérisme s’était infiltré jusque dans le back-packer le plus gauchiste.

Une fois rentré en Argentine, il commence à vendre des savons qu’il peint lui-même avec de l’encre indélébile. L’engagement social le poursuit et comme il est expert en droit, un cas de divorce atterrit un jour entre ses mains qu’il mène avec succès. Il monte alors son propre cabinet et gagne très bien sa vie. Un matin la joie apparaît sous un visage de tristesse dans son bureau : un couple de jeunes gens veut se séparer. Mastrini prononce le divorce, mais il tombe amoureux de la fille. Le mari part avec les biens et l’avocat avec sa femme. Ils achètent une jolie maison, ont une fille, plantent un arbre et au moment où ils sont sur le point d’écrire le livre de la vie parfaite, le destin les propulse dans un abîme de malheur. Sa femme tombe enceinte. C’est un garçon ! Le bébé naît et meurt quelques jours plus tard. Ils réessayent et tombent à nouveau enceinte d’une fille, mais Mastrini est malheureux, sa vie est devenu une roue dans laquelle le hamster fait toujours la même chose : métro-boulot-et avant le dodo, passer au bar pour ne pas arriver trop tôt à la maison et rentrer ivre, puis recommencer le lendemain. Sa femme ne supporte bientôt plus la situation et sans essayer de trouver une solution, décide de partir. Et avec elle, l’envie de vivre.

Mastrini l’avocat, l’homme de la “famille et la vie parfaites” tombe alors dans une dépression telle qu’il se submerge dans la colère, l’alcool, la suffisance et la solitude. L’un de ses employés se rend régulièrement à des cours dans une association appelée « El Arte de Vivir » (l’Art de Vivre). « Et toi, pourquoi tu assistes à ces bêtises ? » se moque Mastrini pendant les rares bons moments. Un beau jour, Mastrini ne se rend pas à son bureau pendant plusieurs jours. Son ami lui téléphone, inquiet. « Je ne veux pas me lever. Je ne veux pas retourner travailler. Je ne veux plus continuer”, lui répond le meilleur avocat spécialisé en divorce de la Province de Buenos Aires. « Ismael, et pourquoi ne viens-tu pas avec moi à un cours. Allez, offre-toi ça ! Essaie et au pire si ça ne te plaît pas, que se passera-t-il ? Rien. Tu rentres chez toi et tu ne sors plus jusqu’à ce que tu en aies à nouveau envie. » De façon posée, comme il a toujours parlé, Mastrini répond « Ne soit pas bê-te » Mais il est venu. C’était en 2000 et l’homme de cinquante et quelques années pensait qu’il allait mourir malheureux. Triste. Seul.

Dès la première inspiration lors du tout premier exercice de respiration, avec les premiers silences qu’il a écouté. Oui, parce que les silences s’écoutent aussi. On s’écoute soi-même. Depuis cette fois, il n’a plus cessé d’assister aux sessions de yoga.

Curieusement, le travail des divorces à commencé à chuter. Évidemment, Mastrini connaissait désormais le soulagement, le pardon, l’amour et souvent son intervention faisait que les gens ne divorcent finalement pas. Au moment de facturer, ils lui répondaient : « Qu’est-ce que tu veux nous facturer, tu vois bien qu’on s’est pas séparé.» C’était ça qui payait. Un beau jour de 2008, il s’est retrouvé dans la prison de San Martín, enfermé, entouré de prisonniers, accompagnant sa prof de yoga qui donnait une classe. Il l’a tellement bien assistée que le lendemain, c’est lui qui a commencé à donner le cours. Il a pleuré avec les reclus, son âme est devenue plus légère et il est sorti comme quelqu’un qui vient de gagner le gros lot à la lotterie. « Ismael, pourquoi tu ne commencerais pas à donner des cours ? Ça fait 8 ans que tu en fais. Les gens ont le feeling avec toi, ils intègrent ce que tu transmets. Tu es un grand guide. » Il accepta.

Le fils qu’il avait perdu s’est converti en des centaines d’enfants. La famille qui était partie est revenue. Pas chez lui, mais dans sa vie. Il a quitté le cabinet d’avocat pour « L’Art de Vivre ». Ça a été clair pour lui la semaine où il a dormi cinq jours et ses quatre nuits pour partager ses heures entre 30 des reclus qui comptaient les plus hautes charges contre eux et le plus d’ancienneté en prison. Les premiers jours, les détenus vivent toujours ce que lui-même a vécu pendant son initiation, c’est pour cela qu’il les comprend : il comprend leur air étonné quand d’entrée de jeu il les serre contre lui au lieu de leur donner une poignée de main de celles qui mettent de la distance. Eux qui s’attendent à des cris et des remontrances, ne l’étreignent pas tout suite, mais lorsqu’ils sentent son énergie, ils finissent par lui donner une grosse accolade. C’est comme ça que le raconte Luis Alberto Ríos, un ex-criminel condamné pour assassinat, qui est passé par les 53 centres pénitentiaire de son pays. C’est le genre d’homme qui était accueilli par les cris de ses fanatiques quand il entrait dans le patio « Le danger arrive, le danger arrive ! » Cet homme que tout le monde craignait et qui était en isolement fut appelé par Ismael pour prendre un cours. Les surveillants ne voulaient pas qu’il y assiste à cause de ses antécédents : ils savaient que ça pouvait vite mal tourner et qu’il pourrait même y avoir des blessés. Ismael a insisté et s’est engagé à répondre des actes du prisonnier.

Ismael Mastrini

Il est venu à cette première session seulement pour sortir de sa cellule d’isolement. Quand il a entendu Mastrini parler de méditer deux fois par jour pour se sentir libre dans cette prison, il s’est dit que le vieux était fou, qu’ils étaient tous fous à lier. Luis se rappelle que ce n’est peut-être que le troisième jour que l’étreinte du guide lui a semblé plus sincère et que c’est dans cette transe de respirations profondes qu’il a commencé à pleurer comme un bébé, à sentir la tendresse qu’il n’avait pas reçu pendant son enfance et à sentir son poids moins lourd que d’habitude, comme s’il était en train de voler. « Seuls ceux qui pratiquent le yoga savent de quoi je parle », témoigne Luis qui est sorti de prison, a passé son bac, rejoint les bancs de la fac pour étudier la sociologie et validé chaque semestre avec une moyenne de 9,5 sur 10. Aujourd’hui la cicatrice qui entoure la moitié de son visage est le seul souvenir de son passé malheureux.

Ismael Mastrini a donné des cours dans plus de 100 prisons de tout le continent. Le patio comptant le plus d’hommes dangereux de toute l’Argentine, l’unité 48 de la prison de San Martín est passée d’une moyenne de 4 assassinats par mois à zéro. A plus aucun. Plus de 10 000 personnes, hommes et femmes, ont reçu ses enseignements de silence, méditation, respiration et amour. Même Ezequiel, un jeune homme de 23 ans passé par la correctionnelle depuis qu’il a 12 ans, a aujourd’hui un chez-lui, travaille dans la mécanique et se prépare actuellement pour être un enseignant de plus à rejoindre les rangs de l’association à but non lucratif « L’Art de Vivre ». En ce moment, Mastrini se déplace avec un sac-à-dos seulement rempli d’air, comme quand il voulait être hippie, mais avec une mission à sa charge : le projet Prison S.M.A.R.T, où le souffle libère même les geôles les plus retirées.

Source :  « El argentino que puso a hacer yoga a los presos más peligrosos » – Article de Pacho Escobar | 10 nov. 2015 ~Traduction Brigitte Rietzler // Temesira