Vidéo Naissance respectée de Xoan à l’hôpital, Espagne – 28.07.2011-

Merci à ces parents de partager leur belle expérience si émouvante et intime. On le voit : les besoins d’une femme en travail peuvent parfaitement être respectés en milieu hospitalier. A condition que la future maman demande ce dont elle a besoin et que le personnel médical sache l’accueillir et l’accompagner sans intervenir à tout prix.

« Grâce à cette vidéo, nous souhaitons revivre et partager la meilleure expérience de nos vies et également soutenir et promouvoir l’accouchement « humanisé » et respectueux de la mère, la famille et l’enfant.
Nous entendons par « accouchement humanisé » celui qui a lieu de façon naturelle, en respectant les temps et les besoins de la mère et de son bébé dans un cadre agréable et paisible. C’est le droit de la femme de mettre au monde de cette façon et d’exiger que ce droit s’applique. En Espagne on peut présenter un projet de naissance, qui ne garantit malheureusement pas que ses différents points soient respectés. Certains hôpitaux respectent cependant les recommandations de l’OMS. »

Voici notre expérience :

Pendant l’accouchement, la maman n’a eu ni rasage du pubis, ni lavement, ni pose de voie veineuse. Elle a pu boire et manger pendant toute la dilatation et a pu adopter la position de son choix. Elle n’a eu ni péridurale, ni forceps, ni ventouse, ni épisiotomie. Le bébé n’a été séparé de sa maman à aucun moment et on ne lui a administré aucune injection ni appliqué aucun onguent. »

 

AAD d’Eden par le siège – Video

Rares sont les femmes qui ont assisté à un accouchement avant de passer elles-mêmes par cette expérience.

Nous n’avons pas beaucoup d’images positives de la naissance ni de représentations puissantes de ce moment intense et unique. C’est pour nourrir cet imaginaire que j’ai décidé de partager au fil de mes découvertes, des images d’accouchements et de naissances au cours desquels les mamans et leurs bébés ont été respectés, où les femmes ont pu poser des choix éclairés, où elles ont été accompagnées par des personnes qui croyaient en elles et avaient confiance en leurs corps et dans les processus physiologiques.

NAISSANCE D’EDEN SHANIR, le 30 mars 2012 en siège décomplété, à la maison, envers et contre tous – Récit de de Johanna Shanir

« J’ai eu la chance de tomber enceinte du 1er coup.
Nous avons planifié un Accouchement A Domicile avec une sage-femme fantastique!
Tout était parfait lors des contrôles de routine.
Mais Eden était toujours en siège.

J’ai tout essayé!

Puis à 35 semaines, une écho a estimé que j’avais peu de liquide amniotique.
A l’hôpital, ils voulaient me faire une césarienne immédiatement et ont joué la carte de la peur, nous parlant de bébé mort et j’en passe!
Mais nous étions bien informés et nous avons signé une décharge pour pouvoir rentrer chez nous.
Mon bébé bougeait vigoureusement et cela me disait bien plus que n’importe quelle écho!

Puis nous avons pu demander un deuxième avis.
J’ai fait un test de réactivité fœtale qu’Eden a très bien supporté.

Mais en tant que primipare avec un bébé en siège, aucun hôpital ne me laissait l’opportunité de pouvoir essayer un accouchement par voie basse.
Je suis moi-même née en siège par voie basse, alors ça ne me faisait pas vraiment peur, mais ma sage-femme n’a pas eu l’autorisation d’assister mon AAD par le siège…

Nous ne sommes jamais retournés à l’hôpital, sommes rentrés chez nous et avons continué à prendre soin de mon bidon et je n’ai même plus essayé de retourner Eden.
Je sentais que c’était ce qu’il voulait.

Et nous avons trouvé un médecin qui a accepté avec joie d’assister mon accouchement par le siège à la maison!
Notre docteur croit en la naissance physiologique, par voie basse, et se fie davantage aux mouvements du fœtus qu’à n’importe quel critère d’analyse biophysique.

Après quelques nuits de fausses contractions, la phase active du travail a commencé à la fin d’une soirée. J’ai essayé de me reposer pendant la nuit, mais c’était dur, et au petit matin, j’ai réalisé que c’était le grand jour!
Notre médecin est arrivé chez nous.

J’ai passé une partie du travail dans la piscine et sur mon ballon. Ça avançait bien et mon mari a commencé à filmer!
J’ai eu le meilleur soutien du monde grâce à ces deux hommes merveilleux.

A un certain moment, j’ai perdu les eaux, et bien sûr, il y avait beaucoup de liquide amniotique.

J’ai commencé à avoir envie de pousser.
Alors mon médecin a suggéré de m’assoir sur les toilettes pendant un petit moment, ce que j’ai fait, et ça a aidé Eden à descendre jusqu’à avoir les fesses appuyées.

Lorsqu’Eden a été sur le point d’arriver, je suis passée dans la position à 4 pattes sur notre lit.
D’abord, un cliché hallucinant des fesses d’Eden qui émergent et où on le voit faire pipi dans la lumière de la chambre.
Yoram a commencé à filmer au moment où Eden était en train de sortir.

On peut avoir l’impression que notre médecin le manipulait beaucoup, mais en réalité il n’a pas du tout aidé avant la dernière poussée et le passage de la tête, et il l’a fait d’une manière très douce!

Un pur émerveillement…

Le lendemain, nous sommes allés à l’hôpital pour remplir les papiers afin d’obtenir les allocations naissance.
Cette fois-ci ils nous ont vraiment fait peur!

Sans aucune explication, ils ont affirmé qu’ils avaient entendu un souffle anormal au niveau de son cœur et qu’il fallait qu’on reste jusqu’au lendemain pour voir le cardiologue.
Nous somme donc restés une nuit. Heureusement, nous avons eu une chambre et j’ai même pu dormir avec Eden dans mon lit malgré les règles de l’hôpital.
Le lendemain matin, il s’est avéré qu’aucun cardiologue ne viendrait ce jour-là et comme on avait les idées un peu plus claires, on a décidé qu’on n’attendrait pas à l’hôpital pour ça. Nous avons encore une fois signé une décharge et sommes rentrés chez nous!

Je me suis informée sur les souffles au cœur chez les nourrissons…
J’ai appris que beaucoup de nourrissons ont des souffles au cœur anodins juste après la naissance, pour des raisons naturelles, et qu’ils disparaissent avec le temps.

A l’hôpital, Eden avait un souffle systolique d’une intensité 2/6.
Deux jours plus tard, nous sommes allés chez notre pédiatre et le soufflé était descendu à 1/6, un souffle anodin pour lequel il n’y a pas besoin de cardiologue mais simplement de quelques contrôles supplémentaires avec notre pédiatre à mesure qu’Eden grandit.

J’étais intellectuellement préparée à ce que nous pouvions rencontrer au sein du système de soins conventionnel, mais pas émotionnellement.
Ces événements m’ont apporté beaucoup d’humilité et en même temps ont renforcé ma conviction que notre société a besoin de changer sa façon d’aborder la naissance.

Ce n’est pas une maladie et cette étape ne devrait pas être abordée comme telle, à moins qu’il n’y ait de vraies raisons.

La Paix sur la terre commence avec la naissance ♥ »

Pourquoi pas à la maison? – Documentaire américain sur l’AAD

« Pourquoi pas à la maison? » – Documentaire américain sur l’Accouchement A Domicile (AAD) : le choix de nombreux professionnels de santé.

Un nombre croissant de professionnels de santé américains (médecins, sages-femmes, infirmières…) choisissent l’AAD (l’Accouchement à Domicile).

Jessicca Moore a décidé de réaliser un documentaire à ce sujet, intitulé « Why not Home » (eh oui, pourquoi pas à la maison??)

Un documentaire dans lequel ces professionnels -qui assistent des accouchements en milieu hospitalier mais optent pour l’AAD à titre personnel-, explorent les risques, la sécurité et l’expérience de la naissance aux États-Unis.

Why Not Home? from Jessicca Moore on Vimeo.

4 millions de bébés naissent chaque année aux États-Unis.
Environ 99% à l’hôpital.
Pourquoi pas à la maison?

« L’AAD ne correspond pas à la norme culturelle de la société dans laquelle nous vivons. » – Nancy, infirmière sage-femme

« Je pensais que les gens qui accouchaient chez eux étaient fous. » – Michelle, Médecine Familiale & Obstétrique

« Je crois que ça fait tellement longtemps que les bébés ne naissent plus à la maison aux États-Unis qu’on a en quelque sorte oublié » – Roby, gynécologue-obstétricienne

« Il n’y a pas tellement d’AAD, car ce n’est pas un choix qui est soutenu dans ce pays » – LeAnn, infirmière sage-femme

« Notre environnement véhicule l’idée que l’hôpital est l’endroit où les gens accouchent et que c’est un lieu sûr » – Michelle

« Les États-Unis sont une société orienté vers le profit, or faire des profits n’équivaut pas à des naissances sécurisées » – Nancy

« Je pense qu’en tant qu’obstétricienne, j’étais profondément consciente de ce qui pouvait mal tourner pendant un accouchement » – Roby

« La culture de la peur est très ancrée dans la vision de la naissance » – LeAnn

« Dans beaucoup de cultures, les femmes ont vu des naissances avant d’accoucher elles-mêmes. Mais ici, ce n’est pas le cas. » – Carrie, infirmière sage-femme

« La croyance dominante aux États-Unis et en Occident est que la naissance est douloureuse et les femmes en ont très peur. » – Heidi, infirmière en salle de travail

« On veut des bébés, mais pas forcément l’expérience de la mise au monde qui va avec. » – LeAnn

« Si vous vous autorisez à vivre cette expérience, vous en sortirez triomphante et cela se reflètera dans tous les aspects de votre vie »

 

LES 10 RAISONS DE JESSICCA MOORE DE FAIRE CE FILM :

– Je ne suis pas satisfaite de la façon dont les médias brossent le portrait des mamans qui choisissent l’AAD et des professionnels qui les accompagnent.
– Une narration visuelle est une façon puissante d’influencer les comportements.
– Je suis pour que les femmes aient le choix.
– Je veux que les femmes et leurs familles prennent leur décisions en sentant leur puissance et non depuis la peur.
– Je valorise l’autonomie.
– Je veux que mes enfants aient accès aux options qui garantissent la sécurité de l’accouchement et protègent leur autonomie.
– La naissance ne devrait pas faire peur.
– Je pense que la naissance est un rite de passage puissant.
– Je veux que les  femmes sachent que la naissance physiologique est possible et a un impact sur les mamans et les bébés.
– Je veux que les femmes et leurs familles soient soutenues dans leurs choix du lieu où elles souhaitent donner naissance, et non jugées.

 

Pour participer au co-financement du film, c’est ici

La page du projet « Why not Home »

 

 

Zanele Muholi : des mandalas avec le sang de ses lunes

Zanele Muholi est une artiste sudafricaine.

Activiste lesbienne, elle est très engagée contre les viols correctifs couramment perpétrés à l’encontre des femmes de sa communauté en Afrique du Sud.

– Zanele Muholi présente son projet « Isilumo siyaluma » (en anglais) –

Sa réponse à ces crimes de haines violents est artistique : depuis 2006, elle collecte et photographie le sang de ses menstruations pour créer une œuvre magnifique.

Elle a baptisé son projet « Isilumo siyaluma », une expression zoulou qui signifie « douleurs menstruelles ». C’est sa façon à elle d’exprimer sa colère. Chaque mandala est en effet un hommage à une victime de ces crimes haineux ou à une survivante.

Son œuvre ne se centre pas autour des douleurs menstruelles en soi, mais utilise le sang comme fil conducteur symbolique. Elle a choisi le sang de ses lunes, car il provient de l’espace sacré de nos utérus qui nous caractérise universellement en tant que femmes. C’est l’espace à travers lequel nous venons au monde, nous donnons la vie, et c’est ce même espace qui est violenté. Le sang devient alors celui des victimes et le « sang témoin » au moment de la réalisation des autopsies.

Zanele Muholi poursuivra son projet « aussi longtemps qu’elle saignera et que les corps des femmes seront violentés. »

Les rituels de la femme cyclique

Nous les femmes, sommes cycliques, alors qu’on attend de nous que nous soyons constantes et linéaires. Le cycle menstruel est une manifestation permanente de notre pouls circulaire. Pour autant, nous ne nous l’approprions pas puisque nous continuons à ignorer sa puissance au-delà de la manifestation physique. De fait, nous sommes parfois si conditionnées que nous nous sentons incapables de guider nos propres filles, permettant ainsi que leur éducation retombe entre les mains d’amies tout aussi jeunes et peu expérimentées qu’elles. Il est possible aussi qu’en tant que mères, nous ayons bien peu de connaissances sur nos propres cycles et que nous soyons restées tellement traumatisées par nos premières expériences menstruelles vécues dans la solitude et sous la menace, que nous manquions de modèles féminins sur lesquels baser notre transmission.

Pour entrer en contact avec le pouls cyclique qui anime les femmes, les filles ont besoin d’un accompagnement aimant et proche. Dans toutes les civilisations des rituels de transition ont été utilisés pour marquer le fait qu’un individu laisse derrière lui une phase de sa vie et commençe une nouvelle étape de connaissance et perception. Ces rituels marquaient un changement de rang au sein de la communauté, comme par exemple la puberté, le mariage ou la consécration par un prêtre. Ces modifications comportaient également de nouvelles responsabilités et parfois certaines restrictions sociales.

Actuellement, nous avons perdu le concept de rituel. Surtout au moment de la puberté, que plus aucun rituel n’identifie. Subsistent seulement quelques idées autour de l’âge de la majorité, accompagné de certains droits et obligations sociales comme le droit de boire de l’alcool ou de voter. Mais nous ne possédons pas un événement spécifique pour marquer le passage de l’enfant à l’adulte, ce qui les fait osciller entre une étape et l’autre sans être au clair sur ce qu’on attend d’eux.

Le rituel de transition d’une jeune fille devrait signaler le commencement de sa vie de femme. L’acte tangible du premier saignement est un rituel naturel et ce n’est que récemment que nous avons commencé à l’ignorer en tant que tel. La vie de la jeune fille change, car elle cesse d’être linéaire et qu’elle adopte le comportement cyclique de la femme. Elle devra reconnaître, percevoir et accepter le changement en apprenant de ses propres expériences pour mûrir. Il ne s’agit pas d’un changement intellectuel, mais qui passe par le fait de sentir que l’on se transforme en jeune adulte, et pour ce faire la jeune fille aura besoin d’entrer en contact avec sa propre nature féminine.

Le premier saignement est en effet un éveil qui mérite l’accompagnement de femmes mûres qui savent ce que c’est que de vivre la vie au diapason du rythme parfait du cycle. En fait, nous aurions besoin de ritualiser la totalité de notre vie cyclique car ce n’est pas la même chose de saigner ou d’ovuler lorsque nous nous réveillons, marchons, cuisinons, faisons l’amour, étudions, travaillons ou réfléchissons. Il s’agit de moments internes totalement différents qui guident et organisent de façon subtile notre façon d’être au monde, avec une cadence et un rythme spécifiques. Peu importe que les autres ne le reconnaissent pas. C’est indispensable que nous ayons conscience et respections notre rythme en prenant en compte l’essence cyclique, changeante et circulaire de notre être féminin.

En tant que femmes, nous portons le rythme dans nos corps et les hommes peuvent le vivre à travers nous. Il ne s’agit ni plus ni moins que de la force vitale canalisée.

 Laura Gutman – Source : « Los rituales de la mujer cíclica »  ~Traduction Brigitte Rietzler // Temesira

 

Quelques ressources et idées pour guider vos ados lors de ce passage :

– le livre de Maïtié Trelaün : Stella et le Cercle des Femmes et sa page web  Naître Femme

– le livre Le Fil Rouge, manuel de tes premières lunes, écrit par DeAnna L’Am, traduit par Claire Jozan-Meisel et illustré par Marie Nanouk, que vous pouvez vous procurer à travers la page de Lunafemina.

– Participer à une « Tente Rose ». Sur le modèle des Tentes Rouges (d’après le livre d’Anita Diamant)- des groupes de paroles de femmes qui s’expriment autour de thèmes en lien avec le féminin (la maternité, les cycles, l’accouchement, le couple, la relation mère-fille etc.) dans une ambiance  intimiste et bienveillante-, des tentes roses voient désormais le jour (les premières ont eu lieu aux Journées des Doulas 2014)

– Regarder le documentaire Monthlies de Diana Fabianova

– Et pourquoi pas leur offrir un soin rebozo pour les accueillir dans la communauté des femmes et les honorer dans leur nouvelle vie cyclique ?